La forge de Naix (Meuse) en 1815 : une faillite provoquée ?
Résumé
Pendant une des auditions de la procédure
de sa mise en faillite en 1815, Charles-Jean-Baptiste Henrionnet, maître
de la forge de Naix entre 1809 et 1815 déclara : "il est impossible
de faire marcher l'usine de Naix sans être en contact avec M. Paillot
dont l'association m'a été si funeste". Est-ce à
dire que la faillite de cette importante forge de la vallée de l'Ornain,
dont la création remontait à l'Ancien Régime, a été
provoquée par Pierre Paillot-Frambeaux, qui l'a rachetée lors
de son adjudication le 30 novembre 1816 ? Telle est la question principale
à laquelle nous tenterons de répondre dans cet article.
Si plusieurs historiens ont, plus ou moins brièvement, évoqué
dans leurs écrits la faillite de l'important ensemble industriel qu'était
la forge de Naix, il manquait jusqu'à ce jour une analyse précise
de cet épisode, que nous avons faite à partir d'une lecture
la plus exhaustive possible des sources manuscrites déposées
aux Archives départementales de la Meuse. Mais la mise en perspective
de notre recherche nous a menés aussi jusqu'à Bourges et Nevers.
Sans entrer dans tous les détails que nous avons ainsi mis au jour,
et dont la matière dépasserait de loin le volume d'un article,
nous proposons ici une version résumée, mais sérieusement
documentée, d'un épisode de la métallurgie meusienne
intervenu au début du XIXe siècle.
Nous mettrons également à profit ce texte pour apporter des
précisions inédites, d'ordre généalogique, sur
les principaux protagonistes qui ont, peu ou prou, été mêlés
à cette faillite, laquelle n'a pas été qu'une affaire
de comptables.
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14-septembre-2008